Le projet de l’exposition Dior nous donne l’occasion d’étudier le cheminement entre la conception d’un projet scientifique et sa réalisation concrète, matérielle, ensuite. Une étude préalable a ainsi été menée sur l’ensemble du fonds ancien de la maison Dior conservé au MAD (environ 200 pièces, entre 1947 et 1961). Cette étude a permis de structurer, budgéter et planifier la campagne de restauration avant la mise en exposition des pièces. Nous en présenterons les principaux résultats. L’examen systématique des œuvres en réserve a permis par ailleurs de mieux comprendre les spécificités techniques et matérielles des pièces Dior ; ces observations guident les traitements de restauration et participent à un enrichissement des connaissances sur les collections. Ce travail a enfin permis de définir et mettre en place un plan de reconditionnement du fonds (coût et matériaux) suite à l’exposition.

Emmanuelle Garcin est titulaire d’un DEA (Master 2) en histoire de l’art et archéologie puis elle est diplômée en 2004 de l’Intitut national du Patrimoine, dans la spécialité conservation-restauration des matériaux textiles. Restauratrice indépendante durant huit ans, elle travaille depuis 2014 au Musée des Arts décoratifs à Paris où elle est en charge de la conservation-restauration des collections textiles et mode du musée. Elle coordonne les chantiers de restauration pour les expositions mode du musée des Arts décoratifs et pour les prêts des œuvres à des institutions française. Le fruit de ces observations sur les techniques et matériaux textiles fait l’objet d’un cours dispensé à l’Ecole du Louvre depuis 3 ans aux élèves inscrits en spécialité « Histoire de la mode ».

Intervention enregistrée le 12 avril 2018, dans le cadre du colloque "Ce qu'exposer veut dire".

Image : A tower of Dior. Crédits CC by Steve Jurvetson via Flickr