Née à Buenos Aires (Argentine), Paula Aisemberg étudie à Paris, l’histoire (Sorbonne, Paris I) et l’histoire de l’art (Ecole du Louvre).
Elle a collaboré dans les années 90 avec des galeries parisiennes. Depuis 2001, elle travaille aux côtés d’Antoine de Galbert et a participé activement à la mise en place du projet de la maison rouge, qu’elle dirige depuis sa création en 2003, tout en jouant le rôle de commissaire pour les expositions de la maison rouge, menées sans curateur extérieur.

De l’automne 2017 jusque janvier 2018, comme chaque année depuis sa création, La maison rouge a consacré une exposition à une collection particulière, dévoilant un temps au public l’univers singulier de passionnés d’art. Après un autre collectionneur de photographie Artur Walther en 2015, c’est Marin Karmitz qui investit les lieux, avec un ensemble de plus de trois cents œuvres, majoritairement photographiques mais aussi de la peinture, de la sculpture ou des installations. La collection, édifiée depuis plus de trente années, a été présentée comme la dernière réalisation de cet homme, plus connu pour les films qu’il a produits ainsi que pour les salles de cinéma MK2 qu’il a créées.

Souvent, les expositions de collections privées dessinent un portrait du collectionneur ; celle de Marin Karmitz, intitulée Etranger résident, en aura esquissé un, fragmentaire et multiple. Les œuvres exposées deviennent des touches de ce portrait, et à travers elles, ce sont d’autres portraits, d’autres visages que l’on aura découvert : ceux des hommes et des femmes qui ont traversé les XXe et XXIe siècles pour écrire la petite et la grande histoire.

Intervention de Paula Aisemberg, directrice de la Maison rouge, enregistrée le 12 avril 2018 dans le cadre du colloque "Ce qu'exposer veut dire".

Image : La collection Marin Karmitz à la Maison Rouge Crédits CC by Yannick