Leni Riefenstahl (1902-2003) est connue comme cinéaste ayant réalisé des documentaires de propagande de l’Allemagne nazie à l’esthétique remarquée : Victoire de la foi (Sieg des Glaubens) et Triomphe de la volonté (Triumph des Willens) consacrés aux congrès du parti nazi à Nuremberg, de 1933/34, ainsi que Les dieux du stade (Olympia) sur les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Ce dernier film, projeté pour la première fois le 20 avril 1938, jour anniversaire d’Adolf Hitler, obtient une reconnaissance internationale par l’obtention du premier prix de la Mostra de Venise.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Leni Riefenstahl, bien que non membre du parti nazi, se compromet en filmant la parade victorieuse allemande dans la ville vaincue de Varsovie en octobre 1939 ou en utilisant dans la préparation de son film Tiefland en 1940/41 comme figurant des travailleurs forcés tsiganes avant leur déportation à Auschwitz en 1943. Au lendemain de la capitulation allemande, Leni Riefenstahl est arrêtée en Autriche, puis transférée en zone d’occupation française en Allemagne, où les Français procèdent à sa dénazification tant administrative que professionnelle. Celle-ci se déroule à partir de 1948 et vise à écarter définitivement Leni Riefenstahl du monde du cinéma.

La mise en contexte du dossier de dénazification de Leni Riefenstahl ainsi que l’analyse des diverses pièces constituant celui-ci sont au cœur de cette présentation, qui associe Sébastien Chauffour, conservateur en charge des archives de la zone française d’occupation aux Archives diplomatiques de La Courneuve, et Marie-Bénédicte Vincent, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Ecole normale supérieure, spécialiste de l’histoire de la dénazification de l’Allemagne après 1945.

Interventions enregistrées le 17 mai 2018 dans le cadre du cycle « Trésors du patrimoine écrit ».

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