Une mise en présence du vivant en et pour lui-même. Les enjeux d'une rencontre avec l’animal dans un contexte artistique et muséal

Intervention de Joshua DE PAÏVA, doctorant en philosophie esthétique

En s’appuyant sur deux exemples récents d’exposition faisant intervenir le vivant, “On Air” de Tomás Saraceno au Palais de Tokyo et “La Fabrique du vivant” au Centre Pompidou, avec plus particulièrement l’oeuvre sonore Biotope de Jean-Luc Hervé, Joshua de Païva questionne ce que fait le vivant à l’art comme expérience vécue. Dans le contexte plus global d’une crise de la sensibilité au vivant, il propose une typologie du vivant dans l’art et interroge les dispositifs permettant de créer dans l’expérience les conditions d’une rencontre possible avec le vivant pour lui-même.

L’association des élèves-conservateurs de l’Institut national du patrimoine organise sa première journée d’études : huit communications et une table ronde permettront de débattre sur la place de l’animal vivant dans les institutions patrimoniales aujourd’hui.

Si les animaux habitent l’imaginaire des hommes, ils peuplent également leurs musées, éco-musées et monuments historiques, tantôt considérés comme des créatures « nuisibles », tantôt valorisés comme objets de collection ou supports de création artistique. Tandis que les trophées de chasse, momies et autres spécimens naturalisés ont suscité des études variées, aussi bien du point de vue de la conservation préventive que de la muséologie ou de l’anthropologie, la présence d’animaux vivants dans le cadre de lieux patrimoniaux a souvent été approchée sous l’angle unique de la nuisance, et ce au détriment d'une analyse plus vaste de leur cohabitation avec les visiteurs et les professionnels du patrimoine.
Se posent alors de nombreuses questions pratiques, éthiques et philosophiques.
Quelle est la place de l’animal vivant dans ce contexte et son rôle dans l’évolution des politiques culturelles ? Comment les pratiques professionnelles de conservation et d’exposition intègrent-elles sa présence, voire en tirent profit ?
Ces questionnements invitent à envisager de nouvelles formes d’interactions avec l’animal. En dépassant le simple rapport d’éradication ou de valorisation touristique et génétique, il s’agira de s’intéresser à la relation quasi symbiotique qui lie l’homme à l’animal au sein d’espaces patrimoniaux perçus comme autant d’écosystèmes vivants.