Aménagés entre 1808 et 1810 pour le couple impérial, les petits appartements du château de Fontainebleau ont connu diverses transformations sous le Second Empire, notamment de leurs décors, tandis qu’une partie du mobilier était remplacée. En 1903, l’idée d’évoquer les lieux dans leur état du premier Empire conduit la conservation du château à rassembler le mobilier selon l’état de 1809-1810. Mais comment assurer la cohérence entre ce mobilier et les décors transformés ? Les textiles, anciens ou modernes, pourraient apparaître comme le meilleur trait d’union entre deux périodes. Les réalisations diverses effectuées depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours incitent à repenser la place des étoffes anciennes et à leur accorder le statut d’oeuvre à part entière. A partir d’un regard rétrospectif sur les méthodes employées par nos prédécesseurs, quelles leçons peut-on tirer aujourd’hui de ces « exercices » muséographiques et quels moyens s’offrent pour privilégier l’authenticité ?

Intervention de Vincent Cochet, conservateur en chef au château de Fontainebleau, enregistrée le 29 janvier 2016 dans le cadre du colloque « Mobiliers, ensembles, décors. Conserver, restaurer, faire vivre ».