institut national du patrimoine

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Retransmission audio des conférences de l'Institut national du patrimoine

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Last water war, ruins of a future, par Emeric Lhuisset

Intervention de Emeric Lhuisset, artiste

Depuis que les hommes cultivent la terre, les rivalités autour de l’eau sont source de différends. Cette notion est exprimée directement dans la langue française: « rivalité », du latin rivalis, signifie « celui qui utilise la même rivière qu’un autre ». C’est vers 2600 avant JC en Mésopotamie (actuel Irak) que s’est déroulée la première guerre de l’eau connue. Les cités-Etats d’Umma et de Lagash (dont Girsu est la capitale religieuse) se disputèrent pendant plusieurs siècles l’exploitation de canaux d’irrigation alimentés par le Tigre. Les jeux de pouvoir entre puissances régionales, la guerre civile en Syrie, la présence de l’Etat Islamique, qui a fait du contrôle des barrages un objectif stratégique, le contrôle exercé en amont par la Turquie sur le débit du Tigre et de l’Euphrate sont autant de facteurs d’instabilité et de tensions. Couplés au fort accroissement démographique, à la rareté croissante des ressources en eau dans la région et au réchauffement climatique, ils alimentent les craintes de voir éclater une « nouvelle guerre de l’eau », sur les lieux mêmes de la destruction de la cité antique de Girsu, qui a marqué en 2350 avant JC la fin de 300 ans de guerre de l’eau. C’est avec une série de photographies réalisées en Irak sur le site archéologique de Girsu, que l’artiste Emeric Lhuisset tente de nous questionner sur un futur à travers la ruine, cette forme architecturale sculptée par le temps, point de rencontre entre passé, présent et futur ; preuve intangible du caractère éphémère et fragile de toute civilisation humaine.

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L’histoire commence en Mésopotamie au Louvre-Lens, par Ariane Thomas

Intervention d'Ariane Thomas, conservateur au musée du Louvre

Inaugurée au Louvre-Lens par le président de la république en novembre 2016, une récente exposition intitulée « L’histoire commence en Mésopotamie » a été l’occasion d’expérimenter plusieurs manières nouvelles de présenter l’archéologie mésopotamienne aussi bien que l’histoire de sa redécouverte et l’imaginaire développé autour de cette antiquité. Pour ce faire, on a notamment développé et mis en place divers dispositifs numériques dont une visite virtuelle du site assyrien de Khorsabad conçue exprès pour l’exposition, ou encore une projection immersive et sonore autour de la Mésopotamie dans l’imaginaire moderne. Une collecte d’archives photographiques mises en scène, à échelle monumentale ou dans des projections animées, tout au long du parcours de l’exposition a aussi été l’occasion de contextualiser autrement les œuvres présentées. Le musée du Louvre entendait ainsi montrer l’importance fondamentale de ce patrimoine mondial, alors qu’il est aujourd’hui menacé par la situation tragique au Moyen-Orient.

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Sites éternels, de Bâmiyân à Palmyre. La technologie au service du patrimoine, par Gael Labousse

Intervention de Gael Labousse, directeur artistique, société Iconem

Les traces de notre histoire, ces artefacts, monuments et sites archéologiques que nous ont légués les civilisations passées, disparaissent aujourd'hui à un rythme sans précédent. Les causes de cette accélération sont multiples : expansion urbaine ou agricole, dérèglement climatique ou conflits et actes terroristes aux effets dévastateurs. Pour lutter contre ce phénomène, Iconem développe de nouvelles techniques d'enregistrement 3D, capables de sauvegarder la mémoire des sites les plus menacés à l'intention des prochaines générations. Élaborée en partenariat avec Le Louvre et le Grand Palais, l'exposition Sites Éternels a été conçue comme un cri d'alerte. Son message, pourtant, allait au-delà de la simple dénonciation. Plutôt que de mettre en scène l'acte de destruction lui-même, nous avons préféré donner à voir la beauté de ces sites menacés, en organisant une visite virtuelle, immersive, au cœur même de ces monuments devenus inaccessibles pour le grand public. Les technologies 3D, par leur photoréalisme et leur précision, permettent de recréer un environnement dans les moindres détails. En projetant ces environnements à grande échelle sur les murs d'une salle de vastes proportions (16m x 32m) nous redonnons à l'architecture son échelle monumentale, et au visiteur l'émotion d'une visite réelle.

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Introduction du thème par Philippe Dagen : Les patrimoines en danger

Introduction de Philippe Dagen, professeur d’histoire de l’art et directeur du centre de recherche « Histoire culturelle et sociale de l’art » (HiCSA) université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

L'ambition de cette rencontre est de présenter les différentes problématiques qu’implique le projet d’exposition depuis sa conception jusqu’à son ouverture au public, à travers l’exemple de manifestations emblématiques de l’année 2016.

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L'exposition Tristan Tzara, L’Homme approximatif, exposer un poète dans un musée d’art

Intervention de Estelle Pietrzyk, conservatrice au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, et Serge Fauchereau, commissaire de l’exposition

Du 24 septembre 2016 au 17 janvier 2017, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg a présenté une exposition intitulée Tristan Tzara, l’Homme approximatif, poète, écrivain d’art. Proposer une exposition consacrée à un poète n’est pas un projet qui va de soi dans un musée d’art, de surcroît lorsqu’il s’agit d’une personnalité relativement mal connue : on associe, dans le meilleur des cas, le nom de Tristan Tzara à l’aventure dada ce qui représente un moment, certes, fondateur, de son parcours mais ce parcours s’avère beaucoup plus vaste et l’exposition se devait d’en rendre compte. Incarner le poète sans tomber dans le fétichisme, rendre compte des champs littéraires, artistiques et politiques investis par Tzara et enfin donner envie au visiteur de se plonger dans cette écriture d’une étonnante actualité, tels ont été les objectifs que se sont donnés les commissaires pour concevoir ce projet.