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Retransmission audio des conférences de l'Institut national du patrimoine

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Le château d’Abbadia à Hendaye [...], par Céline Davadan

Le château d’Abbadia à Hendaye, assurer l’accessibilité aux décors et ensembles restaurés.

Abbadia est une oeuvre qui surprend le promeneur en villégiature sur la corniche basque à Hendaye. Si le visiteur se laisse guider par sa curiosité, il poussera les portes de la demeure du commanditaire : Antoine d’Abbadie (1810-1897), explorateur, homme de science et de culture, né à Dublin le 3 janvier 1810, qui inscrit à jamais les traits saillants de son double héritage basco-irlandais dans le choix architectural de son château observatoire.

Après avoir consacré la première partie de sa vie aux voyages d’explorations scientifiques (Antoine d’Abbadie) l’homme de terrain devient homme de laboratoire et bâtisseur. Dès les années 1850 il entreprend l’aménagement d’un domaine, dont l’architecte –paysagiste, Eugène Bühler (1822-1907), déterminera la localisation du château observatoire Abbadia. Entre 1864 et 1879, c’est avec les architectes Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) et Edmond Duthoit (1835-1889) qu’Antoine d’Abbadie matérialise Abbadia, son rêve d’Etxe (maison basque), de manoir irlandais, de poème néogothique, mais avant tout de lieu d’observation et d’études au service du développement des sciences et de la connaissance.

Intervention de Céline Davadan, chargée de mission pour le patrimoine, Académie des sciences, enregistrée le 29 janvier 2016 dans le cadre du colloque « Mobiliers, ensembles, décors. Conserver, restaurer, faire vivre ».

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Le remontage des décors de la Chancellerie d’Orléans à l’Hôtel de Rohan, P.Barnoud et B.du Vignaud,

Les décors conservés de la Chancellerie d'Orléans ont été réalisés entre 1762 et 1782 sous la conduite de Charles De Wailly dans l'hôtel Voyer d'Argenson construit par Germain Boffrand au tout début du XVIIIe siècle. Cet hôtel a été démoli par la Banque de France en 1922. Les décors ont été déposés par la Banque de France dans l'objectif d'un remontage. M. Bertrand du Vignaud, « inventeur » du projet de remontage pour le compte du World Monuments Fund a mis en place un comité scientifique. Sa mission a été double :

  • superviser les premiers et importants travaux de restauration des décors conservés par la Banque de France dans l’entrepôt sécurisé de LP Art de Montreuil, travaux commandés à des restaurateurs de haut 26 niveau par le World Monuments Fund, maître d'ouvrage délégué pour cette première partie de l'opération ; - préciser l’implantation des différents décors de la Chancellerie d’Orléans dans l’hôtel de Rohan, tout en tenant compte à la fois de la cohérence et de l’intégrité des décors de la Chancellerie et des contraintes propres à l’hôtel de Rohan.

Interventions de Paul Barnoud, architecte en chef des monuments historiques, et Bertrand du Vignaud, président du Comité scientifique chargé du remontage des décors, enregistrées le 29 janvier 2016 dans le cadre du colloque « Mobiliers, ensembles, décors. Conserver, restaurer, faire vivre ».

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Le musée Gustave-Moreau, restauration [...], par M-C. Forest

Le musée Gustave-Moreau, restauration du rez-de-chaussée et création de réserves d’un cabinet d’art graphique.

Le musée national Gustave Moreau est né du legs de Gustave Moreau (1826 - 1898) à l'État français. Dans son testament rédigé un an avant sa mort, il stipule que soit gardé le caractère d'ensemble de la donation. La rénovation qui s'est achevée en janvier 2015 a eu un double objectif : restituer le rez-de-chaussée dans l'état originel de l'ouverture du musée en 1903 et créer un cabinet d'art graphique et des réserves aux normes actuelles de conservation. Le pari a été parfaitement tenu avec, au rez-de-chaussée, l’accrochage des collections rigoureusement identiques à l'origine sur des papiers peints conformes à ceux posés en 1899 et la création d'un escalier permettant l'accès au sous-sol entièrement dévolu au cabinet d'art graphique et aux réserves. De ce fait, l'état originel a été restitué et des conditions optimum de conservation et de consultation ont été rendues possibles en utilisant intégralement le sous-sol de la parcelle sur laquelle est implanté le musée.

Intervention de Marie-Cécile Forest, conservatrice générale, directrice du musée, enregistrée le 29 janvier 2016 dans le cadre du colloque « Mobiliers, ensembles, décors. Conserver, restaurer, faire vivre ».

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La maison de Pierre Loti à Rochefort : pérenniser un décor de théâtre, par C.Stefani

Pierre Loti, de son vrai nom Julien Viaud (1850-1923), officier de marine et écrivain, fut une des figures marquantes de l'exotisme littéraire, entre 1880 et 1910. Outre ses nombreux romans et récits ayant pour cadre les pays visités durant ses lointains voyages, il fit de sa maison natale à Rochefort une sorte de palais merveilleux, où se succédaient salon turc, chambre arabe, pagode japonaise, salle gothique, salle paysanne, mosquée, salle renaissance, chambre des momies, et salle chinoise ; une sorte de juxtaposition de folies et autres fabriques, chères aux jardiniers du siècle précédent.
Cette maison monde était moins une habitation qu'un théâtre. Loti y rejouait, effrayé qu'il était par la fuite du temps, les moments les plus heureux ou les plus étonnants de son existence. Il se mettait en scène, le plus souvent seul, parfois pour des photographes complaisants, ou à l'occasion de fêtes demeurées célèbres : dîner Louis XI, fête arabe ou fête chinoise. Selon la volonté de Loti lui-même ces décors n'étaient pas destinés à lui survivre ; ils pouvaient être détruits une fois l'acteur principal disparu.
Samuel, le fils unique de Loti, ne respecta pas la volonté paternelle. Il s'attacha à conserver la majeure partie des fantaisies décoratives de son père, à l'exception de la salle chinoise et de la pagode japonaise qui furent démontées et dont le contenu fut vendu. Un entretien, parfois très maladroit, permit de maintenir en l'état les ensembles orientalisants et historicistes visités par quelques rares privilégiés. L'ouverture au public, en 1973, qui suivit le rachat de la maison par la ville de Rochefort en 1969, année de la mort de Samuel, conduisit à des aménagements et rafraîchissements, pour certains fort discutables.
Après vingt années de visites intensives, sources de dégradations devenues exponentielles, une fermeture conservatoire de la maison, victime de son succès, était incontournable. Un chantier école de l'INP, en juillet
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2011, a pointé de façon irréfutable, à la fois la fragilité des décors et les multiples reprises dont ils ont fait l'objet depuis leur installation. Dans le cadre d'une restauration de fond, ce dernier point renvoie à la problématique de l'état à retrouver et, par là même, la nature des restaurations à entreprendre. L'équipe scientifique en est à ce stade de la réflexion. C'est la présentation de cette étape qui fait l'objet de la communication.

Intervention de Claude Stefani, conservateur des musées de Rochefort, enregistrée le 29 janvier 2016 dans le cadre du colloque « Mobiliers, ensembles, décors. Conserver, restaurer, faire vivre ».

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Un lambrequin du château de Pau, par Agnès Marrast

Atelier de restauration des tapis et tapisseries, Entre la conservation et la restauration.

La conservation d’un lambrequin par l’atelier de restauration de tapisseries du Mobilier national a nécessité la mise au point d’une technique particulière utilisant des toiles colorées. Ce lambrequin, assemblage de plusieurs panneaux coupés dans la tenture des Mois arabesques, a subi une attaque d’insectes et présente de grandes lacunes (trame et chaînes) dont la découpe suit les contours des motifs. Ainsi, les toiles teintes maintenues sur l’envers de la tapisserie sont visibles sur l’endroit, permettant de retrouver toute la lisibilité des dessins. Les principes de conservation-restauration ont guidé les choix d’intervention : réversibilité, visibilité des actes conservatoires, intervention minimum, compatibilité des procédés et des matériaux, documentation. La conservation de ce lambrequin lui permet d’être à nouveau exposé.

Intervention d'Agnès Marrast, enregistrée le 29 janvier 2016 dans le cadre du colloque « Mobiliers, ensembles, décors. Conserver, restaurer, faire vivre ».